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ORIGINE DE LA CITE
Petite ville de L'Avesnois, le destin du Quesnoy est intimement lié a celui de Bauduin IV,
dit l'Edificateur. Celui-ci,
en plus d'entourer la cité de fossés et de remparts,
fit construire en 1150 un château . Son épouse, Alix
de Namur, y ajouta une chapelle qu'elle dédia
à Saint Jean-Baptiste. Une charte éditée en 1161
donnant des avantages aux habitants, permit d'accroître la population
de la cité qui devint alors très prospère. Pour
preuve de son influence, on y célébra en 1169 le mariage
de Bauduin V
et de Marguerite d’Alsace.
Invité d'honneur Frédéric 1er, dit Barberousse,
assista à cette cérémonie qui dura plusieurs
jours. Mais très vite, ce territoire devint un enjeu capital
pour les grands seigneurs. Ainsi en 1184 le Sire d'Avesnes attaqua
la ville… ne pouvant contenir l'invasion, Bauduin, avec l'accord
des habitants de la commune, ordonna de brûler la cité
pour ne rien laisser à l'ennemi. Les habitants allèrent
par la suite se réfugier dans le château, qui résista
de façon héroïque. Bauduin
VI succéda à son père en
1193 et épousa Marie de Champagne,
fille du Roi de France. A sa mort sa fille Jeanne lui succéda et entreprit une restauration du château.
Aux fils des années et des règnes, le Quesnoy ne cessa
de se développer, tant sur le plan urbain que sur le plan de
ses fortifications, selon l'intérêt que lui portait le
pouvoir. Ainsi Guillaume I (er) améliora le commerce en permettant à de riches
banquiers juifs de s'établir dans la commune. Sa fille, Marguerite
de Hainaut, allait amorcer un virage important
pour la ville. Mariée à Louis
de Bavière, empereur d'Allemagne, la cité
passa alors sous domination de la Maison de Bavière, ainsi
que tout le Hainaut. Durant 300 ans, le Quesnoy, cessa d'être
Français.
MAISON
DE BAVIERE
Marguerite de Bourgogne, une des figures les plus emblématiques de la cité épousa Guillaume 4 à Cambrai et c'est à cette occasion qu'eût lieu
l'anecdote de Pierre Host, que l'on conte encore de nos jours entre
les murs de la cité. Elle donna naissance dans le château
du Quesnoy à Jaqueline,
qui succéda à son père décédé en 1417. On la maria à
l'âge de 5 ans à Jean
de France, âgé de 9 ans. Après
la cérémonie à Compiègne, Marguerite
de Bourgogne ramena les deux enfants au château.
Hélas dans le courant de l'année Jean
de France fut empoisonné. Ce drame précipita
Jaqueline vers son second mariage, avec
Jean IV de Brabant. Cette union fut loin d'être
heureuse, et ne donna aucun descendant. Ses biens devinrent alors la
propriété de son cousin Philippe
Le Bon. Par ce fait Le Quesnoy passa sous la domination
de la maison de Bourgogne. En 1436 Jacqueline mourut, et sa mère
demeura au château jusqu'à son décès en 1441.
MAISON DE BOURGOGNE
Petite fille de Philippe Le Bon, Marie
de Bourgogne dût résister aux nombreux
assauts de Louis XI.
Celui-ci, après avoir ravagé les environs de Valenciennes,
se présenta face à la cité….et après
avoir perforé les remparts de 900 boulets, prit possession de
la ville. Mais cette victoire ne fut que temporaire. En effet Maximilien
d'Autriche, époux de Marie
de Bourgogne, reprît la ville en 1478. A
nouveau le pouvoir
devînt stable, jusqu'à l'arrivée du Vicomte
de Turenne. Celui ci en s'emparant de la ville
fit basculer le 4 septembre 1654 la cité sous domination française
. Dans la ville siégea alors un camp militaire, la cité
possédant une position stratégique. Après de nombreux
combats, l'Espagne abandonna alors totalement à la France Le
Hainaut, Landrecies, et Valenciennes. Le Roi Louis
XIV décida alors de moderniser les fortifications
et chargea Vauban de diriger ses travaux. La cité connu une tranquillité
relative durant laquelle les remparts furent restaurés. A cette
période ils acquérirent leur aspect quais définitif
que l'on peut contempler de nos jours
Période trouble, la révolution Française provoqua
une agitation certaine dans toute la cité. Ce soulèvement
populaire inquiéta même les pays d'Europe, qui voulurent
stopper net son élan. Ainsi le 17 juillet 1789, 10 000 Autrichiens entraient à Bavais, puis lançaient
des patrouilles vers le Quesnoy. Mais très vite la guerre contre
l’Angleterre, la Hollande et l’Espagne fût déclarée.
Les sièges de 1793 et 94 détruisirent aux deux tiers la
ville, qui dû panser ses plaies au début du 19ème
siècle. Ainsi l'Hôtel de ville fût- il restauré,
le beffroi et l'église totalement reconstruits. Quant aux remparts,
ils ne bénéficièrent
que de minces restaurations et quelques aménagements. En 1867,
les fortifications ayant été jugées inutiles, la
place du Quesnoy fut déclassée… . Dans les années
1870, la ligne de chemin de fer ralliant Valenciennes a Aulnoy, fut
établie… et la gare du Quesnoy érigée ce
qui permit a la ville de se développer. Mais au nom de son expansion,
on examina même un temps la possibilité de raser totalement
toutes ses fortifications, jugées superflues. Fort heureusement
ce nivellement fut refusé par son administration municipale.
DU
20EME SIECLE A NOS JOURS
LA PREMIERE GUERRE
MONDIALE
Lors de la guerre 14-18, les
allemands, qui avaient violés le traité du territoire
de Belgique, se présentèrent devant la cité le
25 août 1914 , et après y avoir envoyé 3 obus, ils
pénètrent les murs et ne trouvèrent aucune résistance. Ainsi le Quesnoy passa près
de quatre ans sous la domination des Allemands. Ce ne fut qu'après
de nombreuses et sanglantes batailles que la France parvint à
s'extirper du joug de l'ennemi. Mais pour la cité Quercitaine,
le salut vint de des troupes de la Nouvelle Zélande. Cet épisode
mineur dans l'Histoire de France revêt pour la Nouvelle Zélande
une importance capitale. En effet, ce pays, devenu depuis peu indépendant,
livrait ici son premier engagement militaire en tant que Nation. Et
pour un premier essai, ce fut un coup de maître : les troupes
Néo-Zélandaises abordèrent le Quesnoy et, suite
a un bombardement de 18 jours, elle pénétrèrent
et s'emparèrent de la ville le 4 novembre 1918 en escaladant
les remparts. La ville retrouvait ainsi enfin sa liberté.
Suite à la souffrance qu'elle avait subit, et à l’occupation
des troupes Allemandes, le Quesnoy reçut la visite du Président
de la République, Raymond
Poincaré. Trois semaines
plus tard, le Roi d'Angleterre Georges
V l'imita, et réconforta la ville par sa
présence. On décerna la Croix de Guerre à la ville
le 13 août 1921, en raison de la vaillance de ses habitants.
Trois ans plus tard ce furent les soldats Néo Zélandais
qui furent remercier pour leur bravoure lors de l’inauguration
du mémorial. A cette occasion, la foule fût considérable
: le monument se trouve sur les remparts, à l'endroit même
où les soldats étaient parvenus à pénétrer
dans la ville. Il représente la montée des troupes, le
long des remparts, par un bas relief en marbre blanc. En Anglais et
en Français sont gravés les mots suivants :
" En l'Honneur des Hommes de la Nouvelle Zélande, grâce
à la valeur desquels la ville de Le Quesnoy fût rendue
à la France le 4 Novembre 1918. "
Le monument aux morts s’élève, quant à lui,
en plein cœur de la cité près du Beffroi. Il représente
la Victoire ailée ouvrant ses bras aux hommes tombés aux
champs d'Honneur. A cette liste s'ajoute les noms de 4 victimes civiles,
et d'un aviateur Belge fusillé par les Allemands.
Enfin le 18 juin 1933, à la Place Juhel eut lieu l'inauguration
d'un monument élevé à la mémoire des soldats
du 84ème et 284ème régiment d'infanterie, et du
4ème Régiment d'infanterie territoriale. Sur ce prisme
à quatre côtés se trouvent inscrits les numéros
des régiments concernés. Mais à peine la ville
se redressait-elle de cette tragédie, que déjà
d'autres bruits de bottes résonnaient un peu partout en Europe.
LA SECONDE GUERRE
MONDIALE
La déclaration de guerre avec l'Allemagne fit renaître
les mêmes scènes dans la cité fortifiée :
la mobilisation fit se presser les hommes, le personnel de la place
fut déplacé et les bureaux de la garnison furent transportés
à la caserne cernay. Apres une relative immobilité des
troupes, l'Allemagne attaqua. Aux
abords de la cité Quercitaine eut lieu de sanglantes batailles.
Les troupes ennemies, installées entre Orsinval et Villereau,
tiraient des obus sur la ville, atteignant le clocher du beffroi ainsi
que la caserne. Les incendies se propagèrent provoquant un vent
de panique chez les habitants. Le 19 Mai la toiture du beffroi contenant
l'horloge et le carillon s'écroula en flammes, propageant l'incendie
à l'Hôtel de ville et aux maisons des environs. A feu et
a sang, la ville demeurait toujours imprenable pour les ennemis, et
ce grâce à ses remparts. Les allemands firent savoir au
colonel Roudel, militaire responsable de la ville, qu'un déluge
d'obus allait fondre sur la cité déjà meurtrie
si celle-ci ne se décidait pas à se rendre. Apres s'être
concertés le colonel et l'abbé Giloteaux durent capituler
pour éviter un vrai massacre. Le Quesnoy entra ainsi sous l'ère
de l'occupation.
Des lors, encore une fois le
Quesnoy dû panser ses plaies, mais cette fois-ci sous l’autorité allemande. L'abbé Giloteaux s'attacha à la restauration de la cité.
Des mesures d'urgence furent prises : remise en état de l'électricité,
remise en service de l'eau, sans oublier l'inhumation des victimes,
et les soins a apporter aux blessés. Il entreprit aussi les différents
travaux de réfection des édifices publiques : le Beffroi,
l'Hôtel de Ville, l'Eglise… Puis la ville s'attacha à
la création de logements, pour lutter contre la pénurie
liée aux nombreux bombardements. Ainsi la ville finit- elle par
se reconstruire, durant cette longue période que fut l'occupation.
Néanmoins deux événements allaient prouver aux
Quercitains que la guerre n'était pas finie, que la résistance
était encore présente, et que l'espoir d'une libération
demeurait.
Le vendredi 26 novembre 1943, au soir, un bombardement eut lieu à
proximité de la gare, faisant un trou béant et incendiant
un magasin. Les vitres des maisons alentours volèrent en éclats
sous l’effet de la déflagration ; hôtels et cafés
furent aussi sérieusement endommagés. Quelques mois plus
tard, la ville toute entière fût le témoin d'un
combat aérien entre un avion Anglais et trois avions Allemands.
Le premier fut touché et s'écrasa entre la Porte de Valenciennes
et la Caserne Igert. Son pilote eût juste le temps de s'éjecter
en parachute. Il fût aussitôt fait prisonnier.
Cette volonté de vaincre aboutit,
le 6 juin 44 au débarquement, qui provoqua de multiples espérances
dans la cité. Le 22 juin, un avion anglais attaqua un train remplit
de munitions entré en gare. L'appareil descendit en piqué
et fit mouche. Toute la nuit, la ville resta éveillée
au rythme des explosions qui se propageaient de wagons en wagons. Dès
la mi-août, des tracts invitant la population de la ville à
faire grève, furent distribués et placardés un
peu partout.
Et après plusieurs semaines, les Allemands s’enfuir de
France et désertèrent par la même occasion la cité
des Chênes.
EPILOGUE
A nouveau la ville reçue
divers hommages et reconnaissances militaires. Ainsi le 4 juin 1950,
on inaugura une plaque commémorative sur les restes de l'Ancienne porte de
Landrecies, en souvenir des combats de 1940 où s'illustra le
4ème Cuirassiers.Une seconde Croix de guerre fut accordé
a la ville pour sa bravoure . A la suite de ces événements
tragiques, Le Quesnoy connu, a l'image de la France, des périodes
de prospérité, de soulèvements, de doutes. La ville
ne cessa de favoriser le développement du tourisme, par une politique
astucieuse de ses espaces verts, et parvint aussi à séduire
bon nombre d'entreprises. Une zone industrielle se créa , parfaitement
intégrée à la cité, et soucieuse de conserver et
de participer à l'agréable cadre de vie de la commune.
Cette industrialisation maîtrisée ne fut pas étrangère
à l'accroissement de la population, et à la renaissance
de nombreux commerces.
C'est justement en conjuguant modernité, respect de son environnement,
et gestion de son patrimoine historique que Le Quesnoy est entré
de plein pieds dans le 21ème siècle.
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